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Paranoïa Agent

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les avis de Cinemasie

5 critiques: 4.1/5

vos avis

21 critiques: 4.21/5



Tenebres83 4.5
Ordell Robbie 4.5 Un classique de plus pour Kon Satoshi
Junta 4.5 Série indispensable, Satoshi Kon est un grand !
jeffy 2 Oui... mais non, non et non!!!!
Arno Ching-wan 5 Grand coup de batte dans la gueule !
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Oui... mais non, non et non!!!!

Evidemment, KON Satoshi est intelligent et talentueux, mais reste à savoir de quel talent l'on parle. Pour moi il reste le roi des adjuvants, vous savez ces produits qui vous font croire que quelque chose à du goût mais qui n'aboutissent à un formatage de ce qui nous est proposé. Si sa capacité à "gonfler" une histoire simple pouvait encore coller au thème de Millennium Actress, et que le "soufflé" Perfect Blue était des plus prometteur jusqu'au dernier quart du film, le syndrome devient encore plus évident avec Paranoia Agent. La construction des 6 premiers épisodes laissait pourtant présager de bien bonnes choses, il y avait là de quoi mettre en appétit même le repus des animevore. Malheureusement, dès que l'on quitte les deux policiers, les choses se gâtent, on pourrait dire que la construction part dans des histoires parallèles pour mieux revenir sur son sujet dans le final. Mais désolé, c'est un peu trop gros pour moi. C'est simplement de la dissimulation, heureusement que le talent de Kon Satoshi est là pour faire passer la pilule, mais le peu de considération qui est faite du spectateur me rend insupportable toute la deuxième moitié de la série malgré tout ce qu'elle peut comporter de positif comme les notes d'humour noir parfois savoureuses.

Alors malgré les réelles qualités de la série, sur le plan de l'animation notamment, Paranoia Agent n'est pour moi qu'une énorme bulle qui éclate bien avant le dernier épisode, une série qui me donne l'impression d'avoir perdu mon temps pour rien. Je crois que quoi qu'on en dise je ferai définitivement une croix sur les oeuvres de Kon Satoshi à présent... Bref mon conseil du jour, oublier Paranoia Agent et tournez-vous vers Texhnolyze par exemple qui en un épisode contient plus que la série Paranoia Agent complète!



06 mai 2006
par jeffy




Grand coup de batte dans la gueule !

Un pré-générique, pourquoi faire ?

(Ou comment résumer le résumé)

Contrairement à d’autres fameux croquemitaines du répertoire fantastique, le "Shounen Bat" fait son apparition quand on s’y attend le plus !

 

Que s'est-il passé??Générique de début : « AAAAAAAAYYYAAAAAAAAAAOOAH »

(Ou comment aborder une vie ultra speed avec un rythme effréné)

Selon les épisodes, cette série revêt plusieurs aspect. Thriller, action, comédie, fantastique, burlesque, horreur, drame, étude de mœurs, constat social, parodie, auto-parodie, film d’auteur (ouf !), un maelstrom de genres passés à la moulinette en seulement 13 épisodes. Véritable tour de force, la série arrive à rester fluide grâce à des auteurs ne perdant jamais de vue leur trame principal: un scénario en béton armé. KON Satoshi n’a pas fait la même erreur que ANNO Hideaki sur Neon Genesis Evangelion: il ne s’éloigne pas, sur la forme du pur divertissement. L’approche est différente, les nombreuses réflexions sur le Japon éparpillées sur tous les épisodes sauf à la fin où tout redevient - plus ou moins - normal. On retrouve les mêmes réflexions que dans Serial Experiments Lain, Evangelion (donc) ou même chez OSHII Mamoru : la solitude et autre folie nées de l’urbanisation et de ses excroissances, ainsi que le désormais classique mélange réalité / virtuel. Kon fait fort quand il se montre, lui et son équipe de dessinateurs, lors d’un épisode fabuleux - ils le sont tous - en train de galérer pour finir son DA dans les temps. L’objectif est manifestement de désacraliser le manga et de ridiculiser la fan-attitude en empêchant l’otaku de tout vivre par procuration. En particulier devant son poste de télévision pour attirer les moineaux les pigeons... Et Satoshi Kon de se rendre compte (…)

 

Ladies and Gentlemen...Eyecatch : Accroche au milieu de l'épisode : « SCRITCHOUTHCRATCH »

(Ou comment échapper au milieu du milieu grâce à ce merveilleux support qu’est le DVD)

(…) qu’il fait partie d’un rouage infernal visant à pousser le spectateur à la fan-attitude, donc à la consommation. Et ça, ça le gave apparemment grave sa mère la père Satochi. Réel prolongement de Perfect Blue, Paranoïa agent enfonce le clou en ajoutant aux répercutions psychologiques l’aspect cynique et cyclique (aka the « Cy-cy », aussi appelé « Impératrice ») d’entreprises et d’individus sachant pertinemment ce qu’ils font mais ayant choisi de se voiler la face pour continuer à avancer. Malheureusement pour eux, le Shounen Bat veille aux grains et comme ils en ont tous au moins un, il va y avoir du boulot.

En un seul épisode, Kon ridiculise les vagues de suicide au Japon avec un humour noir bienvenu et optimiste. Un autre se moque ouvertement des jeux de rôles, truc de jeunes, pour mieux dans l'épisode suivant ridiculiser les nostalgies régressives d’un vieux policier dépassé par les évènements. Les thèmes se croisent, s’opposent, les personnages également, le rendu est contradictoire et déstabilisant. cela nous rappelle les techniques narratives d'un John Sayles par exemple, en particulier son chef d'oeuvre City of Hope auquel la série emprunte beaucoup de ses chemins tortueux, des chemins mélangeant plusieurs personnages pour opposer frontalement leurs destins et ainsi désamorcer toute forme de manichéisme. Paranoia Agent conduit son public vers une réflexion peut être non souhaitée mais obtenue, une compréhension de « what the f... is going on! » étant logiquement désirée. On touche là l’art du divertissement, procurer un plaisir instantané tout en n’omettant pas de mettre des bouts de réflexion - et d’opinion - dedans.

 

Beaucoup de questions sont posées pour n'obtenir que peu de réponses à l’arrivée, si ce n’est dévoiler la multiplicité des points de vue, tous justifiés, et d’en obtenir une ouverture d’esprit nécessaire à l'acceptation du doute. La déstabilisation n'ayant après tout qu'un temps. Mais c’est moins drôle que les pigeons.

GENERIQUE-BERCEUSE DE FIN : « Ti, ta, ti, tililouuuu… »

(Ou comment ne pas rester dupe d’une complexité roublarde grâce à un repos bien mérité).



06 avril 2006
par Arno Ching-wan


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